estel

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[Max]

Foin des dossiers qui attendent au coin du bureau. Faute au temps qui s'escampe, je n'aurais pas dû, et pourtant je l'ai fait : je suis revenu cet après-midi voir tous tes clichés. Dérouler l'album depuis 2007 permet de prendre conscience du chemin parcouru, de dégager des constantes, des lignes de force, des obsessions. Tes murs ont la mémoire longue. On lit sous les couleurs la vie, les douleurs, la joie, les jours qui coulent entre mer et montagne. La liberté aussi, puisque tu nous laisses souvent deviner ce qu'on veut derrière un cadrage ultra-malin.

Je sais déjà que ton blog sera source de mots. Continental de base, j'ai commencé à écrire mon boutasson d'hiver autour d'un paysan de Castagniccia, sorte de contre-héros qui va partir chercher la force en Louisiane avant de revenir vers sa Corse en ébullition, au début du XVIIIème siècle. Je me laisse porter par les souvenirs de mes voyages en l'île (une bonne soixantaine au total, par toutes les saisons, depuis plus de trente ans), j'ai bien mes photos personnelles sous les yeux, mais un cliché comme celui-ci par exemple, volets bleutés sur fond gris rugueux, vaut toutes les mémoires du monde pour accoupler les phrases et faire vivre un personnage rivé à Kalliste.

Mes félicitations sont sincères. J'espère de tout coeur que tu puisses, d'une façon ou d'une autre, vivre de ton coup d'oeil peu commun. Des expos, un atelier, une galerie sans doute. Oh non, ne me dis pas que tu n'en as pas fait ton métier...